Messages les plus consultés

lundi 18 décembre 2023

IA générative : le droit d'auteur en question

 


Ce qu’il faut retenir

L’utilisation d’outils d’IA générative pose un défi au droit d’auteur : les oeuvres créées grâce à cette technologie sont-elles protégeables par le droit de la propriété intellectuelle ? La question se pose d’une part au sujet de la collecte de contenu par le logiciel d’IA, et d’autre part concernant les contenus générés par l’IA, avec ou sans intervention humaine.

 

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vendredi 20 octobre 2023

Les messages WhatsApp envoyés avec un téléphone professionnel ont un caractère professionnel

 

Ce qu'il faut retenir

Dans la droite ligne de la jurisprudence de la cour de cassation, la cour d’appel de Paris a étendu la présomption du caractère professionnel aux messages WhatsApp envoyés par un salarié depuis son téléphone professionnel.

 

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mardi 17 octobre 2023

La création d'une société concurrente par un ancien salarié n'est pas nécessairement déloyale

 

Ce qu'il faut retenir

La création d’une société concurrente par d’anciens salariés soulève régulièrement plusieurs questions, liées notamment à la concurrence déloyale, particulièrement lorsque ces personnes étaient à des postes de direction commerciale, marketing ou développement. En effet, le départ de salariés pour créer une société concurrente de celle de l’ancien employeur, peut faire planer une suspicion de concurrence déloyale, a fortiori lorsque plusieurs salariés de l’ancien employeur quittent cette société pour rejoindre la nouvelle entreprise.

 

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mercredi 20 septembre 2023

Entrée en application du DMA : quels bénéfices pour les utilisateurs des plateformes numériques ?

 

Ce qu'il faut retenir

Le Règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act - DMA), entré en application le 2 mai 2023, a pour objectif de réguler le comportement des grandes plateformes numériques qui agissent en tant que “contrôleurs d’accès” sur les marchés, notamment les GAFAM. Les pratiques, désormais prohibées, et les obligations leur incombant doivent bénéficier aux utilisateurs, entreprises et consommateurs, en limitant les pratiques abusives et en favorisant la concurrence.  La Commission européenne a publié la liste des contrôleurs d’accès le 6 septembre dernier.
 

mardi 25 juillet 2023

Transfert de données vers les Etats-Unis : la Commission européenne publie le nouveau Cadre de protection des données

 

Ce qu'il faut retenir

La Commission européenne vient d’adopter le Data Privacy Framework (DPF) ou Cadre de protection des données personnelles pour faciliter l’exportation de données personnelles vers les Etats-Unis. Le Data Privacy Framework vient ainsi replacer le Privacy Shield, trois ans après son invalidation par la CJUE. Par cette nouvelle décision, la Commission reconnaît que les règles de protection des données personnelles mises en oeuvre aux Etats-Unis offrent un niveau de protection équivalent au RGPD.

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vendredi 7 juillet 2023

Intelligence artificielle - une réglementation en construction

 

Ce qu'il faut retenir

L’Union européenne est entrain de construire un droit européen de l’intelligence artificielle : une proposition de règlement, dont l’objet est d’établir des règles harmonisées, a été publiée en avril 2021, axée sur les risques et la responsabilisation des producteurs de systèmes d’intelligence artificielle, suivie de deux propositions de directives le 28 septembre 2022, dont l’objet est de définir et d’encadrer le régime de responsabilité lié aux systèmes d’IA. Ce règlement devrait être adopté d’ici début 2024. Le présent article porte sur la proposition de règlement - ou AI Act.
 

mardi 4 juillet 2023

Le nouveau site web du cabinet est en ligne

Le nouveau site web du cabinet Deleporte Wentz Avocat est en ligne depuis le 1er juillet !

Notre site web nouvelle version, revu et mis à jour, dispose d'un design modernisé et d'une nouvelle identité numérique, dont un nouveau logo.

 

 

Pour continuer à suivre les actualités et publications du cabinet, rendez-vous sur www.dwavocat.com

lundi 17 avril 2023

La protection des données personnelles : un droit fondamental, mais non absolu

 

Dans un arrêt du 8 mars 2023, la Cour de cassation a rappelé que bien que la protection des données à caractère personnel soit un droit fondamental, lorsque confronté à un autre droit fondamental, la protection des données personnelles doit être mise en balance avec cet autre droit, conformément au principe de proportionnalité.


jeudi 9 mars 2023

Avantages et inconvénients d’un projet informatique développé en mode Agile

 

Les méthodes Agiles, de plus en plus utilisées depuis le début des années 2000 pour gérer les projets informatiques, comportent de nombreux avantages, particulièrement en termes de flexibilité, mais peuvent également être source de litiges si le projet n’est pas géré de manière rigoureuse.

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vendredi 24 février 2023

Contrefaçon ou liberté d’expression artistique : le créateur des NFT MetaBirkins condamné pour contrefaçon de marque

Dans l’une des premières affaires relatives au droit des marques dans le métavers, le jury du tribunal du District Sud de New York vient de rendre une décision selon laquelle un artiste utilisant une marque associée à des NFTs, sans l’accord de ses ayants droit est coupable de contrefaçon. (1)


1. Les faits

En 2021, l’artiste américain Mason Rothschild (de son vrai nom Sonny Estival) a fondé le studio Gasoline, spécialisé dans la création de “solutions” pour le Web3. (2) Il lance un premier projet dénommé “Baby Birkin”, une image numérique animée représentant un sac Hermès Birkin avec un foetus à l’intérieur, associé à un NFT (non-fungible token - jeton non-fongible). L’image a été vendue 23.500$.

S’en est suivi un second projet, dénommé “MetaBirkins”, reprenant le modèle de sac Hermès Birkin en fausse fourrure de différentes couleurs. Cette image numérique, déclinée en 100 exemplaires aurait rapporté plus de 1,1 million de dollars à son créateur, selon Hermès. En parallèle, Mason Rothschild a enregistré le nom de domaine metabirkins.com. pour faire la promotion en ligne de la collection MetaBirkins, mise aux enchères sur des sites spécialisés dans la vente de NFTs.

Or, l’artiste n’a pas demandé l’autorisation à la société Hermès d’utiliser ce modèle de sac emblématique de la maison Hermès, ni la marque associée, Birkin.

En janvier 2022, la société Hermès a assigné l’artiste devant les tribunaux de New York pour contrefaçon du modèle de sac Birkin, de la marque associée, dilution de la marque Birkin et cybersquatting. Hermès demandait la cessation du projet, la récupération du nom de domaine metabirkins.com et le versement de dommages et intérêts.

2. Liberté créative vs contrefaçon de marque

Selon Mason Rothschild, la demande de la société Hermès est irrecevable. Pour sa défense, il invoque le 1er amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression, arguant que les NFTs litigieux seraient des oeuvres d’art dénonçant la maltraitance animale. L’artiste se justifie en faisant un parallèle avec les célèbres tableaux de boîtes de soupe Campbell d’Andy Warhol.

Il invoque ensuite la jurisprudence Rogers vs Grimaldi, décision rendue en 1989 aux Etats-Unis, selon laquelle les utilisateurs d’une marque ne peuvent être poursuivis en contrefaçon, sous réserve que cette utilisation i) soit le fruit d’une expression artistique, et ii) n’induise pas expressément les consommateurs en erreur. (3)

Les NFTs MetaBirkins seraient donc le résultat d’une expression artistique, au même titre que les tableaux de Warhol et les utilisateurs ne seraient pas trompés sur leur origine.

Selon Hermès, la jurisprudence Rogers vs Grimaldi ne serait pas applicable à l’espèce. En effet, i) l’utilisation de la dénomination MetaBirkins pour désigner les NFTs n’est pas le résultat d’une expression artistique. Les NFTs MetaBirkins sont des actifs numériques, produits en 100 exemplaires. Il s’agirait d’une ligne de produits et non d’oeuvres d’art. La marque, et le nom de domaine, seraient utilisés non pas dans un cadre artistique mais au contraire, pour promouvoir une activité commerciale ; ii) l’utilisation de la marque, associée au modèle de sac peut induire le public en erreur sur l’origine de l’oeuvre.

A ce titre, on notera qu’Hermès a assigné Mason Rothschild pour contrefaçon dans le cadre du projet MetaBirkins, reproduit à 100 exemplaires, et non sur le premier projet (Baby Birkin) produit en un exemplaire unique.

En conséquence, les NFTs MetaBirkins ne peuvent bénéficier des règles plus favorables applicables aux créations artistiques, mais doivent au contraire être soumis à la réglementation applicable aux marques (Lanham Act). Or la reproduction d’une marque sans l’autorisation de ses ayants droit est une contrefaçon.

3. La décision

Le 8 février 2023, le jury, chargé de rendre sa décision dans cette affaire, a suivi l’argumentaire de la société Hermès et condamné Mason Rothschild à hauteur de 110.000$ pour contrefaçon de marque et 23.000$ pour cybersquatting.

Mason Rothschild a déclaré qu’il envisageait de faire appel de cette décision.

4. Les suites de l’affaire Hermès c. Mason Rothschild

On notera en l’espèce que les marques Hermès et Birkin sont des marques notoires, qui bénéficient à ce titre d’une exception au principe de spécialité, applicable en droit français des marques.

En effet, en application du principe de spécialité, une marque enregistrée n’est protégée que sur le territoire et pour les produits et/ou services désignés lors de l’enregistrement. Deux marques identiques ou similaires enregistrées dans différentes classes désignant des produits et/ou services distincts peuvent ainsi coexister.

La marque Birkin n’était pas enregistrée dans les classes permettant sa protection contre la contrefaçon numérique. Cependant, compte tenu de sa renommée, elle a pu bénéficier de l’exception au principe de spécialité qui permet d’étendre la protection de la marque au-delà du périmètre formel de l’enregistrement. Hermès a d’ailleurs déposé la marque Birkin dans les classes 9, 35 et 41 auprès de l’Office américain des marques (USPTO) en août 2022.

La question de la contrefaçon de marque par des NFTs reste donc posée pour les marques non notoires qui ne seraient pas enregistrées pour les produits et/ou services numériques. Il est donc recommandé, pour les produits et services susceptibles d’être utilisés dans le métavers, d’étendre l’enregistrement des marques aux classes permettant de protéger la marque dans l’environnement virtuel, telle que la classe 9 (selon la classification de Nice en vigueur).

Ce principe de précaution doit être étendu aux noms de domaine. Là encore, pour les produits et services susceptibles d’être utilisés dans le métavers, il est recommandé d’enregistrer les noms de domaines comprenant les termes liés au web3 (blockchain, NFT, meta…) afin de prévenir le cybersquatting.


         Même si cette décision a été rendue par une juridiction américaine, elle est intéressante à plus d’un titre. Pour la première fois, une marque désignant un produit physique peut voir sa protection étendue à sa représentation numérique. Ainsi, sous réserve des développements judiciaires en appel et du développement de la jurisprudence en France, cette décision a le mérite de rappeler aux créateurs et aux utilisateurs qui souhaiteraient commercialiser des produits de marque virtuels dans le métavers, que le droit des marques est étendu à ces mondes virtuels.

Enfin, les NFTs et les métavers ne sont pas ancrés dans un territoire géographique défini. Aujourd’hui régis par les CGU des plateformes et les smart contracts, il sera souhaitable d’encadrer ces contrats par un droit des actifs et des mondes virtuels homogène, malgré les différences entre les systèmes juridiques, afin de garantir un environnement social et économique stable, permettant à ces technologies innovantes de se développer de manière juridiquement sécurisée.

                                                    * * * * * * * * * * *

(1) Hermes International et al. v. Rothschild, Case No 1:22-CV-00384 (S.D.N.Y) 14 02 2023

(2) Le web3, successeur du web 2.0 est défini comme un web décentralisé exploitant la blockchain.

(3) Ginger Rogers vs Alberto Grimaldi, 875 F.2d 994 (2d Cir. 1989)



Bénédicte DELEPORTE
Avocat

Deleporte Wentz Avocat
www.dwavocat.com

Février 2023