Le magazine Face au Risque a publié son 500ème numéro en février. A cette occasion, une rubrique a été consacrée à "La loi, aujourd’hui et demain". Nous y avons participé en publiant l'article ci-après dans lequel nous avons dressé une brève liste des défis rencontrés par le droit d’auteur à l’ère du numérique.
Les
livres, la musique, les films et videos, le logiciel sont protégés par le droit d’auteur. Alors que
les principes du droit et les règles économiques
applicables à ces
oeuvres étaient bien établies, l’évolution des
technologies, avec l’avènement de l’ère numérique et la dématérialisation des
oeuvres, ont bouleversé la
donne.
E-books,
musique en ligne, vidéo à la
demande, sont apparus ces 10 dernières années. Les logiciels open source, même si le concept n’est pas nouveau, se
sont véritablement propagés
dans les entreprises et chez les particuliers relativement récemment. Evolution
des technologies, mais également évolution des usages
: comment le droit de la propriété intellectuelle s’est-il adapté à ces changements ?
Le
logiciel - la jurisprudence a reconnu au logiciel le bénéfice de la
protection par le droit d’auteur dès les années 80 avec l’arrêt de cassation
Babolat c/ Pachot du 7 mars 1986. Cependant, le droit considère le logiciel dans
son ensemble et ne distingue pas suivant les éléments constitutifs
du logiciel (code source, code objet). Des jurisprudences des 10 dernières années, notamment de la
Cour de justice de l’Union européenne ont permis de préciser les contours
de cette protection. Certes, le logiciel est une oeuvre globalement protégée par le droit de
la propriété intellectuelle,
mais les fonctionnalités prises indépendamment et le langage de
programmation en sont exclus. (arrêt CJUE du 2 mai 2012, SAS Institute
inc. / World Programming Ltd). Quant aux logiciels libres (ou open source),
leur modèle juridique, qui bouscule également les
concepts traditionnels du droit d’auteur, est désormais reconnu.
La
musique et les films en ligne - la dématérialisation de la
musique et des films pose encore un véritable défi juridico-économique. Force
est de constater que la loi Hadopi du 12 juin 2009 n’a pas réussi à résoudre le problème du téléchargement illégal. Les règles de droit
applicables à une
oeuvre musicale ou cinématographique ne diffèrent pas suivant le support ou le mode
de diffusion. Néanmoins, même si la technologie employée pour la diffusion
d’une oeuvre doit être neutre sur la règle de droit, la
facilité de
diffusion au plus grand nombre offerte par les réseaux oblige de
repenser non seulement à une adaptation du droit, à la notion de contrefaçon et aux sanctions
applicables, mais également, au modèle économique, qui n’a pas encore été réinventé.
Le
livre numérique - les tablettes internet et autres “liseuses” permettent désormais de se déplacer avec sa
bibliothèque électronique. Mais quelque soit le
support ou le mode de distribution, le livre est et reste une oeuvre protégée par le droit d’auteur.
L’impression en 3D -
enfin, avec les nouvelles techniques d’impression en 3D qui arrivent sur le
marché, la reproduction en masse d’objets de toutes
natures se démocratise, avec les risques associés de contrefaçon. De nouveaux défis juridiques en
perspective !
Bénédicte DELEPORTE - Avocat
Deleporte Wentz Avocat
Deleporte Wentz Avocat
www.dwavocat.com
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